ET
L'ESCLAVAGE.
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Un peu plus tard, la religion des c h a u m i è r e s a envahi les palais; les b o u r r e a u x n e peuvent effacer de leur glaive la tache du sang des m a r t y r s , ni de leur â m e l'empreinte de la foi de ceux qu'ils ont i m m o l é s . L'Eglise use de sa puissance nouvelle. Elle agit p a r la voix des docteurs, elle agit p a r l'exemple des saints, elle agit p a r les règles des monastères, elle agit p a r les ordres des papes, elle agit p a r les décisions des conciles. Les Pères grecs et latins établissent
magnifiquement
l'égalité native des h o m m e s , p e r d u e par le p é c h é , resti tuée par la r é d e m p t i o n . « L'esclave glorifie Jésus-Christ c o m m e son m a î t r e , dit saint Jean Chrysostome (hom. XIX sur la première
Épître
aux
Corinthiens),
et le m a î t r e se
reconnaît serviteur de Jésus-Christ; tous deux soumis, li b r e s , tous*deux dans cette obéissance c o m m u n e , égaux et c o m m e libres et c o m m e esclaves. » Saint J e a n l ' a u m ô n i e r , saint Augustin, saint Ambroise, saint P i e r r e Chrysologue développent la m ê m e doctrine. Ouvrons avec Mœhler les Actes des martyrs,
p o u r ad
m i r e r , dans les premiers siècles de l'Eglise, un H e r m è s , préfet de Rome, qui deviendra m a r t y r , converti avec sa famille p a r le c i n q u i è m e successeur de saint P i e r r e , saint Alexandre, (100-119) et présentant au b a p t ê m e , le j o u r de Pâques, douze cent c i n q u a n t e esclaves qu'il affranchit; u n Chromace, a u t r e préfet de Home sous Dioclétien, (284509) converti p a r saint Sébastien, et r e n d a n t à la liberté, a p r è s le baptême, quatorze cents esclaves en s'écriant : « Ceux q u i c o m m e n c e n t à être enfants de Dieu , n e doi vent plus être esclaves des h o m m e s ; » une sainte Mélanie ( 4 1 7 ) , l'illustre fille de sainte A l b i n e , la petite fille de