L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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É T A T S - U N I S D'AMÉRIQUE.

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i m p o r t a n t pour qu'on en t i e n n e soigneusement note, ce q u e je crois vrai, surtout p o u r les décès. Je consens enfin à ne pas parler des cruautés

des

maîtres ou de leurs agents. Ne croyez pas un mot des récits de m a d a m e Stowe, d i t - o n ; j u g e r l ' A m é r i q u e d'a­ p r è s ses récits, c'est j u g e r la F r a n c e d'après la des Tribunaux

Gazette

ou le recueil des causes c r i m i n e l l e s . A

l ' e n t e n d r e , tous les maîtres sont des démons, et tous les esclaves sont des anges, c o m m e , s u r vos théâtres, tous les bourgeois sont des coupables, et tous les pauvres des saints. C o m m e n t ne pas v o i r q u ' à défaut des sentiments, l'intérêt seul porte le m a î t r e à m é n a g e r son esclave ! J'accepte ses

abus,

tout

ceci ; ne jugeons pas l'esclavage s u r

jugeons-le

exclusivement

sur

ses

consé­

quences. Commençons m ê m e , au lieu de citations fâcheuses, p a r r e p r o d u i r e d'agréables tableaux : a Sans d o u t e , s'écrie M. de Vaublane dans ses Mé­

moires)

il est p a r m i les nègres d e s m a l h e u r e u x ;

niais

combien n ' e n voyez-vous pas en F r a n c e ? . . . Les h o m m e s qui é c u m e n t les chaudières où se fait le s u c r e r e s p i r e n t u n e odeur balsamique, aussi saine q u ' a g r é a b l e . J'ai vu u n médecin o r d o n n e r p o u r u n nègre du vin de b o r ­ d e a u x . Sans doute quelques F r a n ç a i s ont abusé de l e u r autorité et ont ordonné des châtiments cruels ; c'était u n c r i m e , n i a i s combien r a r e ! « Tout est ouvert, ouverte la maison, ouvertes les fenêtres. Si les nègres étaient maltraités, ils r é p a n d r a i e n t le sang de maîtres a b h o r r é s , mais ces maîtres

donnent

tranquilles... Dites-nous donc, philosophes si éclaires,


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