L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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L'ESCLAVAGE.

enfin ne pas battre les esclaves, et la loi, la pitié, l'inté­ rêt le défendent ; mais, écrivent les mêmes témoins, « il y a des lois établies pour les punitions infligées suivant les fautes, mais on n'y tient guère la m a i n ; chacun

agit

à peu près comme il veut. » Il en est ainsi jusqu'au moment où le gouvernement, voulant enfin agir d'une manière efficace, intervient, fixe les heures de travail, ou bien interdit le t r a n s p o r t e ! par 1

conséquent la vente d'une habitation à l ' a u t r e . Dans ce cas, la tutelle du gouvernement finit par paraître intolé­ rable aux propriétaires, en sorte que le régime d'une colonie à esclaves aboutit toujours à l'arbitraire des maî­ tres sur les esclaves, ou bien à l'arbitraire du pouvoir s u r les maîtres. Sous ce régime, la prospérité matérielle de la colonie est-elle en décadence? Les fondateurs de Surinam ont été dignes de leurs compatriotes; ils ont, par d'étonnants travaux, conquis cette terre sur la marée et sur la pluie, ils ont fait sortir des eaux une vaste étendue de terrain qui s'étend du Maroni à la rivière de Demerari, et formée d'une vase bleue, recouverte d'une couche épaisse de fumier végé­ tal, porte avec abondance la canne et le coton, le café et le cacao, et à peu près tous les produits que la main de l'homme lui confie. On prétend qu'à la fin du dernier

1

M. de Castelnau cite les résistances contre cette règle, imposée en 1846

par le gouverneur Van Raders, loc. cit., p. 3 7 5 . Comme dans tous les pays a esclaves les lois sont aussi nombreuses que stériles. Le rapport de la Commission de 1 8 5 5 , 1 partie, p. 1 5 , cite onze re

lois ou règlements de 1818 à 1 8 5 3 .


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