PORTUGAL
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l ' e m p i r e du Brésil a été colonisé p a r la traite, et de tous les établissements du Portugal sur les deux côtes d'Afri que, c o m m e d'autant de portes d ' u n bagne gigantesque, on a vu pendant des siècles sortir des captifs enchaînés, conduits de force en exil. La g r a n d e u r coloniale du Portugal n'est p l u s ; la s u p pression des Jésuites p a r le m a r q u i s de Pombal a détruit l e u r s missions, le christianisme a disparu c o m m e le commerce, la traite a survécu. Supprimée en juillet 1 8 4 2 , elle d u r e toujours en secret. L'esclavage subsiste avec elle. Le pays d'Henry le Navigateur possède encore des éta blissements en Afrique et en Asie comme a u t a n t de té m o i n s de son ancienne puissance : en Afrique, les îles du cap Vert et la Sénégambie portugaise ou haute Guinée, les îles de Saint-Thomé et du P r i n c e ; dans le golfe de Guinée, le gouvernement d'Angola et de Benguela, sur la côte occidentale; le gouvernement de Mozambique,
sur
la côte orientale; — en Asie, la province de Goa, le gou vernement de Macao. Les îles du cap Vert avaient encore, en 1852, 5 , 6 5 9 esclaves sur 8 6 , 0 0 0 habitants. Les comptoirs sans i m p o r t a n c e , Bissao, Cacheu, Zenguichor, qui
rappellent
encore sur les côtes de la h a u t e Giunée l'ancienne puis sance du P o r t u g a l , m a i n t e n a n t dépouillé d'Arguin et d'Elmina,
servent de résidence, autour de forts mai
défendus et d'églises en r u i n e , à quelques milliers d'Eu ropéens ou de chrétiens i n d i g è n e s , servis par environ 1,500
esclaves. Des quatre îles du golfe de G u i n é e ,
d e u x , Fernando-Po et Annobon, a p p a r t i e n n e n t de droit