ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE.
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fant, le refus absolu de toute instruction, et le travail forcé sans salaire. » L'esclavage excitait déjà les ardentes imprécations des âmes pieuses et des consciences justes, pour le mal qu'il fait à des innocents m a l h e u r e u x . L'histoire des
États-
Unis le voue désormais à l'exécration de tous ceux à qui le progrès du genre h u m a i n n'est pas indifférent, car ce pesant forfait opprime les petits, mais il abaisse les g r a n d s ; il avait désolé, décimé, écrasé, les races infimes de l'A frique, il a souillé, déchiré, mis en péril les races supé rieures du nouveau-monde ; il a tué les germes qui p o u vaient lever, il a flétri les fruits q u e la r a i s o n , le cou rage, la vertu, la richesse, la liberté, avaient
mûris.
Si le misérable tyran du Dahomey égorge des créatures innocentes, c'est à l'aide de l'esclavage, et c'est la suite de l'esclavage, si la grande pensée de Washington semble prête à s'évanouir douloureusement. Témoins de ces vicissitudes, n'en oublions pas la leçon ! Les amis du despotisme vont s'écrier : Maudissons la li berté, car avec elle une grande nation ne peut pas vivre. Pour nous, sachons répondre : Bénissons Dieu, car il est juste, il n e p e r m e t pas q u e la liberté se m a r i e à la servitude, et sa main souveraine, en
s'appesantissant
sur les États-Unis, ne frappe pas la liberté, elle elle ébranle, elle condamne à jamais l'esclavage.
flétrit,