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L'ESCLAVAGE.
pas,
ces m a u v a i s t r a i t e m e n t s a u x q u e l s
liers
d'esclaves
o n t été r é e l l e m e n t
plusieurs
soumis,
mil-
plusieurs
m i l l i o n s y sont exposés t o u s les j o u r s . 1
« Damoclès est assis à la table d'un roi, couverte de vaisselle d'or et d'argent, chargée de plats exquis. « Quel heureux gaillard est ce « Damoclès, s'écrie M. du Sud, il est à une belle noce ! » — « Oui, répond M. du Nord, mais dites-moi, ne voyez-vous pas cette épée qui reluit au-dessus de sa tête, et n'est suspendue que par un cheveu? » — « Peu importe l'épée? vous mêlez ensemble le triste et le gai. C est un tort, laissez-nous à notre aise considérer présentement le dîner. Quelle fête! A en juger par la vaisselle d'or et d'argent, par les bou quets de roses, par le fumet mêlé du bouilli et du rôti, et par l'appé tit vigoureux de Damoclès lui-même, chacun doit saluer en lui un homme bien heureux ! » — « S'il est heureux, c'est qu'il ignore sa condition, ou que, sachant que le jour de l'épreuve est proche, il a adopté la maxime philoso phique citée p a r le prophète : « Buvons et mangeons, car demain nous « mourrons. » — Si heureux que soit Damoclès, il a ce glaive au-dessus de la tête. . . . . . Qui accepterait un bon dîner avec cet accompagnement? — « Vous avez tort, le dîner est bon, laissez-nous en jouir. Damoclès se porte bien : c'est une pitié que le Celte affamé, sale, fripon, q u e relleur, ne puisse pas avoir chaque jour un aussi bon dîner à la table du roi Denys; un peu plus tard, nous examinerons un peu la question du glaive, niais pour le moment, convenez-en, ce Damoclès est un heureux gaillard ! » T e r m i n o n s p a r cette a l l u s i o n p l a i s a n t e , exacte, h é l a s ! cette l o n g u e discussion s u r b o n h e u r de l'esclave, le p l u s h e u r e u x d e s
a m è r e et t r o p le
h o m m e s chez
le m e i l l e u r des m a î t r e s . Qui d o n c c o n s e n t i r a i t 1
The refuge, Introduction,
p. 5 0 .
prétendu
un s e u l