L' Abolition de l'esclavage, tome 2

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L'ESCLAVAGE.

lui convenions pas, il se hâterait de nous mettre

dans son

gousset,

voulant dire qu'il nous vendrait et mettrait le prix en poche. « . . . Son fils avait un enfant d'une négresse, et le maître voulait vendre cet enfant, son propre petit-fils, mais on put s'y opposer. » 5 2 . R É V É R E N D ALEXANDER HEMSLEY :

«Mon maître n'avait pas l'habitude d'acheter et de vendre, niais dans son voisinage c'était fort ordinaire, L'atrocité de séparer les m a ­ ris et les femmes, les parents et les enfants me semblait un crime plus, haut que les cieux...

C'ETAIT

pitié d'entendre leurs cris, quand ou les

entassait de force dans les chariots... Les maîtres ont quelquefois des égards pour tel ou tel de leurs esclaves. Mais je n'ai jamais vu aucun châtiment infligé avec quelque miséricorde, ils étaient en général dus aux sentiments les plus tyranniques. J'ai vu une femme en état de grossesse, attachée et punie. « . . . Dans les premiers temps, mon esprit se reportait toujours vers la terre natale... Maintenant je trouve que du salé et des pommes de terre au Canada valent mieux que le pudding et le poulet aux ÉtatsLnis, avec une éternelle inquiétude. Je suis Anglais. Mon sang améri­ cain est sorti de mes veines. Je liais la tyrannie. J'aimerais mieux ren­ contrer des serpents que certaines gens que je connais aux

États-

Unis. .. Je ne suis pas un écrivain, mais si quelqu'un voulait corriger mon style, j e pourrais écrire une histoire de l'esclavage, et montrer comment la tyrannie agit sur l'esprit des esclaves... Une fois j'ai rêvé que j'étais repris... j e me suis réveillé dans une angoisse inexprima­ ble!. . Oh! c'était abominable! J'ai soixante ans maintenant... J'ai exercé vingt ans les fonctions de, ministre méthodiste... peu payé, parce que je prêchais l'Évangile; niais j'ai toujours mis ma confiance au Seigneur, ne le priant jamais pour la fortune ou la renommée, touj o u r s p o u r que sou nom soit béni et que sa volonté soit faite.))

41.

J A M E S SEWARD :

« J'avais une nièce mariée et mère de deux enfants, dont un à la mamelle. Mon maître ayant des dettes, je fus m i s comme gage en pri­ son. Ma nièce avait été louée; il fut décidé qu'elle serait vendue. Elle


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