É T A T S - U N I S D'AMÉRIQUE.
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est sorti u n e des plus florissantes cl des plus libres n a tions q u ' a i t vues le m o n d e , composée m a i n t e n a n t de près de 50 millions d ' h o m m e s . Les tristes passagers du vaisseau négrier ont eu 4 millions de successeurs. La Virginie qui devait être le berceau de l'indépendance fut l
aussi celui de l ' e s c l a v a g e . L'exemple fut r a p i d e m e n t imité, et l'usage d'employer des esclaves se propagea du sud au n o r d . En 1639, on refuse déjà les droits politiques aux esclaves dans le Maryland. Les deux Carolines deviennent le m a r c h é principal de la traite. Dès le milieu du dix-septième siècle, l'escla vage existe dans tous les Etats du Sud. Il se propage plus lentement dans les Etats du Nord, où jamais le n o m b r e des esclaves n ' a t t e i g n i t celui des h o m m e s libres, tandis qu'il le dépasse de b e a u c o u p dans le Sud. On ne peut douter
que le gouvernement
anglais n'ait
vivement
influé s u r l'importation des n è g r e s . La Virginie résista plusieurs fois, et en 1 7 7 0 2 , au n o m b r e des griefs a r t i culés contre George III, la convention de W i l l i a m s b u r g lui reprochait l'usage i n h u m a i n de la prérogative royale qui a empêché la Virginie de prohiber par u n e loi l'in troduction des n è g r e s . On trouve la m ô m e résistance dans u n e déclaration d u Congrès du 8 octobre 1774 3 1
Beverley, History of Virginia. — P. Van Biervliet, Études sur l'escla vage aux États-Unis, p. 5 1 . Louvain, 1859. — Ch. Sumner, Discours du 19 septembre 1860. Boston. 2 Laboulaye, Introduction à l'Esclavage, de Channing. 3 Bibliothèque de l'Arsenal, Documents réunis par Grégoire, ancien évêque de Blois, t. VIII des documents français. Je dois la communication de cette curieuse collection de documents du dix-huitième siècle à l'obligeance de M. P. Lacroix, conservateur de la bibliothèque de l'Arsenal.