L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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tralisation excessif. Placé face à face d'un gouverneur omnipotent, un évêque dépendant eût été sans influence, et c'était précisément celte dépendance qui abaissait le caractère des préfets. La communauté du Saint-Esprit, chargée du recrutement du clergé colonial, avait rendu les plus grands services. Ses missionnaires évangélisaient déjà le Canada et l'Acadie au moment de l'expulsion des jésuites (1773). On leur confia alors la Guyane (1776), puis le Sénégal (1779), recouvré grâce à* deux de leurs missionnaires, et les îles Saint-Pierre et Miquelon. Fondée en 1705, supprimée en 1793, rétablie en 1805 par Napoléon,qui la supprima de nouveau en 1809, rétablie en 1816, installée aux frais de l'État en 1820, et pourvue d'une subvention que le gouvernement de Juillet supprima en 1830, puis rendit en 1839, la communauté du SaintEsprit avait fait les plus grands efforts pour augmenter le nombre et la qualité des prêtres coloniaux. Lorsque l'ordonnance du 6 septembre 1839 mit un crédit annuel a la disposition du gouvernement pour l'augmentation du clergé et des églises, la communauté put entretenir : à la Martinique, 44 prêtres desservant 28 paroisses, à la Guadeloupe, 46

»

52

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à Bourbon.. . . 50

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14

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à la Guyane. . . 10

»

14 quartiers,

sans parler de quinze prèlres au Séné-gai, à Saint-Pierre, a

ux Indes, à Madagascar. C'était environ un prêtre sur

2,000 à 3,000 habitants. Mais ce clergé continuait à n'avoir pour supérieurs que des préfets et vice-préfets. Le supérieur de la com


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