L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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grès étaient impossibles avant l'émancipation, infaillibles après. § 2. — Après l'abolition de l'esclavage.

Dans toutes les colonies, la liberté fut proclamée devant l'autel. Les noirs la reçurent comme un sacrement, dans une de ces heures rares, sublimes et joyeuses, où la justice triomphe ici-bas. Dieu fut pris à témoin de la réconciliation des hommes. « Quelques jeunes noirs de la ville, écrit le préfet apostolique de la Guyane 1 sont venus me prier de dire une messe pour leur obtenir la grâce de ne pas abuser de la liberté. » «Dieu soit béni! s'écrie le préfet apostolique de la Martinique 2, nous n'avons plus ici qu'un peuple libre, un peuple de frères, que nous sommes tous appelés à consoler, à éclairer, à diriger

La moisson est bien

grande : élargissons nos cœurs ! » « Les missions coloniales deviennent admirables, dignes d'envie, » écrit le préfet apostolique de la Guadeloupe 3. Et dans un rapport au ministre de la marine, il déclare «que les noirs se rendent avec empressement aux instructions,que les mariages se multiplient, et que tant d'élèves se pressent aux écoles, qu'il faut en tripler le nombre. » A Bourbon, d'où

les missionnaires écrivaient déjà

avant 1848: «Nous sommes les intermédiaires des deux populations... on seul le besoin de notre présence, ri nous 1

Lettre inédite de 1848.

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Mandement du 15 août 1 848. Circulaire du 17 juin 1848, rapp. du 22 août l848 I.

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