L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

prière, d'instruction, de moralisation, que la loi vint imposer, et si la préparation qui devait précéder l'abolition de l'esclavage n'était pas plus avancée à la Martinique en 1848, ce n'était pas à la majorité du clergé de la colonie qu'il fallait s'en prendre.

5° La Guadeloupe.

Avec les premiers colons, M. Duplessis et M. l'Olive, débarquèrent, en 16Γ>5, quatre dominicains. Le récit des efforts de l'un d'eux, le P. Raymond, pour protéger les pauvres Caraïbes, nous a été conservé par un manuscrit fort curieux1 et par l'histoire du P. Du Tertre, autre dominicain envoyé peu après. Lorsque l'île eut été vendue à M. de Boisseret et à M. Houel, ce dernier, après une difficulté avec les dominicains, appela les carmes déchaussés de Touraine (1664). Le P. Labat y trouva aussi les jésuites et les capucins trente ans après. La grande léproserie de la Désirade fut établie en 1728. Tous les récits permettent de croire qu'à la fin du dix-huitième siècle l'état religieux et moral de la colonie avait fait les mêmes progrès que la prospérité matérielle. Depuis la Dévolution, la religion n'a eu à traverser que des épreuves: proscrite et Renversée d'abord, puis représentée par un clergé incapable ou même scandaleux; enfin, confiée pendant de longues années à la direction d'un préfet apostolique respectable, dont la charité fut admirable pendant la lièvre jaune de 1838, ou au moment de l'é1

Acheté par l'auteur à la vente de la collection Erdeven.


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