L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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Saint-Jacques. L'état religieux était assez satisfaisant au moment de la Révolution, suivie de si près de l'occupation anglaise. Quelques prêtres y restèrent pendant la durée de cette occupation. Nous y retrouvons en 1807 M. Legrand, déporté de la Guyane, où il devait bientôt retourner. Plusieurs années se passèrent avec un clergé désorganisé , ayant des supérieurs dont la délégation était contestable, jusqu'au moment où le vénérable chef de la communauté du Saint-Esprit, qu'on peut appeler le père spirituel des colonies, car il releva dans toutes le sacerdoce, M. Bertout, envoya en 1819 deux prêtres et obtint la nomination, par une ordonnance du 51 décembre 1821, de deux préfets apostoliques, l'un pour la Martinique , l'autre pour la Guadeloupe. Le premier, M. Carraud, y fit un bien immense, qui l'eût été davantage sans l'insuffisance, sous tous les rapports, de presque tout le clergé colonial, et sans des difficultés administratives qui, au moment de la Révolution de 1830, causèrent un long et pénible intérim. De 1834 à 1848, la préfecture fut confiée à un prêtre fort connu pour ses convictions abolitionnistes, M. Castelli. Elles furent la cause, non pas unique, mais principale1, des obstacles qui, après avoir entravé son ministère, déterminèrent son renvoi. 11 eut La joie d'être rendu à ses fonctions au moment où les esclaves allaient être affranchis. Malgré ces épreuves et ces fautes, le bien se fit. La religion avait dès longtemps obtenu dans beaucoup de paroisses les habitudes de 1 «

Lettre d'un missionnaire, 1841 : Ce qui achève de le perdre, c'est son opinion abolutionniste, qu'il n'a

Pas assez cachée. »


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