L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

Cette opinion résume les assertions les plus répandues, On allègue souvent aussi, comme preuve de la difficulté d'obtenir des anciens esclaves un travail régulier, la nécessité de deux lois spéciales, les décrets du 15 février et du 27 mars 1852, sur la police du travail, le vagabondage, l'immigration, suivis de mesures nombreuses et sévères des gouverneurs 1. Il est fort naturel qu'il ait fallu des mesures minutieuses, sévères, pour prévenir l'abus d'un état tout nouveau; c'est à la même époque qu'une loi était faite en France pour soumettre les ouvriers à l'obligation du livret. On oublie que de tout temps, aux colonies, les gouverneurs avaient dû imposer des bornes au vagabondage dans un pays où la moitié des terres est inoccupée, des règles aux changements de résidence et aux permis de séjour sur un sol où tant de races distinctes débarquent, embarquent et se remuent pêle-mêle. On oublie aussi que le décret du 15 février 1852 ne fait que donner une définition plus sévère du vagabondage ,2, mais, que, pour la pénalité, il renvoie purement et simplement (art. 18) au Code pénal, abrogeant les règles spéciales du décret du 27 avril 1848. » Réunion: arrêtés des 24 octobre 1748, 25 décembre 1848, 24 mai et 13 juin 1849, 7 juillet, 18 septembre 1852; circulaire du 21 septembre 1852. Guadeloupe : arrêté en 147 articles du 2 décembre 1857. Martinique : arrêté en 88 articles du 10 septembre 1855. On s'accorde à regarder notamment ce dernier arrêté, dû à M. l'amiral de Gueydon, comme ayant exercé une très utile influence. 2

s

Art. 16. Les vagabonds ou gens sans aveu sont ceux qui, n'ayant pa de n

moyens de subsistance et n'exerçant habituellement ni métier ni professio , ne justifient pas d'un travail habituel par un engagement d'une année au moins ou par leur livret.


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