L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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La population blanche a été presque stalionnaire, soit depuis soixante ans, soit depuis dix ans. La population mulâtre a augmenté énormément. La population esclave a diminué d'une manière continue. Il est vrai, deux causes concourent aux variations de ces dernières classes, non-seulement le mouvement des naissances et des décès, mais aussi celui des affranchissements, qui fait passer de la troisième dans la seconde. Ce chiffre est connu : de 1836 à 1848, il y a eu à la Martinique 8,538 affranchissements 1. Or, la population mulâtre, malgré les décès 2, dont nous ne tenons pas compte, a augmenté de 9,726, soit 1,188 individus de plus que le nombre des affranchissements, pendant que la population blanche n'en compte pas 400. Cette population mulâtre a donc été la seule en progrès. Mais comment s'accroît-elle? est-ce par les mariages? La réponse est dans ce proverbe des colonies : « Le blanc est l'enfant de Dieu, le noir est l'enfant du diable, le mulâtre n'est l'enfant de personne. » Elle est encore dans la répugnance bien connue des blancs pour toute alliance avec les noirs. Elle est enfin dans les chiffres de l'état civil. De 1838 à 1847, il y a eu 6,175 mariages dans la

population libre, 1,754 mariages dans la population esclave, c'est-à-dire six fois moins de mariages pour une population deux fois plus forte. Encore nous avons choisi une période signalée par d'immenses efforts [tour initier 1 2

Tableau de 1847, publié en 1850, p. 53, n° 13. Environ 5 pour 100 par an, tableau n° if.

I.

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