L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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chaque maître ayant un peu plus d'intérêt à soigner un instrument difficile à remplacer. Les colonies de tous les pays n'ont pas cessé un seul jour de chercher le moyen de se procurer, sans recourir à la traite, des travailleurs nouveaux. D'un autre côté, l'excès de la population ou l'excès de la misère pousse les habitants de certaines contrées à fuir un sol où ils ont reçu le malheur avec la naissance; l'esprit d'aventure, le désir du gain attire au dehors d'autres races. Chaque année des noirs, pris ou chassés comme des troupeaux, se rendent à la côte orientale ou occidentale d'Afrique. Les îles Philippines, les Indes hollandaises, la presqu'île Malaise, Siam, la Cochinchine, voient affluer les Chinois. On les retrouve aux points les plus divers du globe, au Cap, à la Guyane, mais en bien plus grand nombre en Californie ou en Australie. Des masses de travailleurs indiens, connus sous le nom de coulies des montagnes (Hill-Coolies), descendent vers les principales villes de la côte pour s'y procurer de l'occupation. Il est naturel et sans doute conforme à des lois mystérieuses de la Providence, qu'un courant s'établisse, quand la distance ne le rend pas trop coûteux, entre ces races qu i eherchent le travail et ces terres qui l'attendent. Dès le 18 janvier 1826, un arrêté du gouverneur de l' île Bourbon réglementa l'introduction des Indiens, et avant 1830 3,012 avaient déjà été introduits 1. En 1843, Un autre arrêté réglemente l'introduction de 1,000 Chinoi s. Dans l'île Maurice, voisine de Bourbon, les Indiens 1

Mémoire de M. de Challaye. (Revue colon., 1844,III, p. 552, )


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