L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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tégées, aspireront à être moins gouvernées, et qu'un progrès dans la liberté politique suivra bientôt l'établissement de la liberté commerciale. « Les Antilles ne sont plus ni les jardins ni les Fiefs de l'Europe, s'écriait dès 1822 le général Foy l. C'est une illusion de notre jeunesse à laquelle il faut renoncer. La nature les a placées sur les rivages de l'Amérique. Avec l'Amérique est leur avenir. C'est comme entrepôts de commerce, comme grands marchés placés entre les deux hémisphères, qu'elles figureront désormais sur la scène du monde. » Si l'élargissement du marché colonial correspond à un large développement de la production, un avenir nouveau, plein de magnifiques dédommagements 2 s'ouvre devant les colonies. Leur eût-il été possible d'y prétendre sans l'abolition de l'esclavage? Ce grand acte a achevé la ruine du pacte colonial. Le maintien de l'esclavage était l'un des priviléges assurés parla métropole aux colonies, et comme la pierre principale de l'édifice. En outre, l'émancipation a tué la routine, arrache la société coloniale à l'engourdissement par un réveil violent, mais salutaire. L'affranchissement du travail aura contribué ainsi à la franchise du produit, et 1 Cité par M. de Chazelles, p. 102. * La Réunion, qui n'a jamais dépassé 50 millions de kilog. de sucre avant 1848, dépasse 64 millions. A la Guadeloupe, avec les usines centrales, on peut doubler la production. 11 en est de même à la Martinique. Les colonies peuvent fournir 200 millions kilog. de matière de grand encombrement

maritime. Saint-Domingue n'en donnait que 115. (Lepelletier Saint Remy,

loc. cit., p. 441).


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