L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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On a lu l'histoire du sucre indigène et celle de l'impôt sur le sucre colonial et sur le sucre étranger, qui, libre d'entrer en France en payant seulement 5 fr. par 100 kilogrammes, aux termes de la loi du 23 mai 1860, est déchargé même de celle surtaxe, par le décret du Î3 janvier 1861. Enfin on n'ignore pas que l'obligation de s'approvisionner en France impose aux colonies la charge de payer les agents de perfectionnement de la fabrication du sucre, savoir : les machines deux fois, le noir animal quatre fois, la houille six fois plus cher que ne les paye la métropole 1. On ne se doute pas que les prix courants des objets de grande consommation aux Antilles sont, par l'effet du môme régime, tenus d'un tiers environ au-dessus des prix des mêmes objets dans les colonies anglaises et espagnoles, leurs voisines2. Toutes les clauses du pacte colonial sont donc raturées à la fois. Les colonies en demandent l'abolition par ce raisonnement irréfragable : les avantages du pacte nous sont enlevés, délivrez-nous des charges. Déjà le conseil général de la Guadeloupe, celui de la Martinique et celui de la Réunion ont émis ce vœu, auquel le nouveau système économique de la France donne plus d à-propos et d'énergie. La loi qui abaisse le tarif des céréales et du riz importés aux colonies a fixé le terme du 50 juin 1800, dans la pensée que d'ici là la question du libre échange 1

Chazelles, 265.

2

Journal des Économistes, juin 1860, le Libre échange colonial, par

M. Lepelletier Saint-Remy, p. 434.


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