L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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ment nécessaire. Le travail a été ralenti autant à cause de la situation générale des affaires et de la situation spéciale des propriétés coloniales, qu'à cause du premier élan qui a poussé les affranchis à fuir le travail agricole, qui était pour eux le signe de la servitude, et les habitations, qui en étaient le théâtre. Il n'est pas exact que ce ralentissement de travail ail duré beaucoup plus que dans la mélropole, ni qu'il augmente de plus en plus; car le chiffre des travailleurs et celui de la production prouvent que le plus grand nombre des anciens ouvriers prend part au travail. Mais il est vrai que le travail s'est déplacé, que les metiers, la petite culture el enfin le vagabondage ont enlevé beaucoup de bras à la grande culture, que les affranchis se sont défiés du livret, des engagements, et de mesures qui leur rappelaient leur passé. Il est vrai que les salaires ont un peu augmenté, qu'une plus grande augmentation est à craindre, que le prix des produits, particulièrement du sucre, augmenté d'abord, a baissé ensuite; que la demande des consommateurs de

s'est

bras

beaucoup accrue; que les colonies ont eu besoin

nouveaux, sur quelques points, pour sauver les

cultures, sur d'autres, [tour les développer, sur tous pour diminuer, par la concurrence, le prix de revient. Ce besoin dure encore, et justifie les mesures prises pour faciliter l'immigration. Mais il est démontré que cet expédient, difficile, coû-

teux, équivoque, est dangereux pour l'avenir des sociétés coloniales, et s'il n'était strictement limité à la proportion nécessaire pour rétablir l'équilibre entre la popu-


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