L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

cessation du pouvoir des maîtres, déclarant libres les enfants à naître dans l'intervalle. Mais ce décret, qui donnait et retenait à la fois la liberté, causa dans les Antilles danoises une agitation que le contre-coup des événements de février

1848,

en

France, porta au comble. Les noirs, persuadés que le décret pour leur émancipation était apporté, mais qu'il était soustrait par les maîtres, se rendirent en corps à la ville, sans armes et paisibles, pour s'en assurer. Devant cette manifestation, qui pouvait devenir sanglante, le gouverneur proclama la liberté immédiate, le 5 juillet 1848. Les planteurs résistèrent; la milice prit parti pour eux. Une collision eut lieu, et dix ou douze noirs furent tués. La révolte devint générale; des troupes envoyées par le gouverneur de Porto-Rico tuèrent cent trente et un noirs, et les anciens esclaves, domptés, furent soumis aux peines les plus sévères. Mais ces malheureux événements rendirent plus impossible encore le retour de l'obéissance. Le roi de Danemark confirma l'émancipation, et les planteurs, qui auraient mieux fait de s'y prêter de bonne grâce, lurent heureux de devoir le maintien de l'ordre au major Van Scholten, pendant que ies esclaves lui devaient la liberté. 2°

Colonies

suédoises!·

L'île de Saint-Barthélemy, cédée, en 1784, à la Suède par la France, en échange du droit de déposer ses mar« Rev. col., 1844, II, 482.1845, janvier et juillet, 1846,10, p. 210.


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