L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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gagné aussi, puisqu'il perçoit un moindre profit, mais sur une quantité plus grande et avec un droit moins élevé. Mais quel est le producteur qui a profité de ce progrès? N'est-ce pas le producteur étranger?Ne lui a-L-on pas sacrifié le producteur colonial ? La réponse exige qu'au lieu de considérer les quantités consommées, nous tenions compte des quantités importées, soit pour être consommées, soit pour être réexportées, et que nous distinguions entre les diverses provenances1. Sans doute, le sucre étranger a la plus large part dans l'accroissement de la consommation de l'Angleterre, et comment en être surpris, puisque l'impôt presque prohibitif qui le frappait a été abaissé de 63 sh. le quarter à 10 sh.? Jusqu'au premier dégrèvement, l'importation du sucre étranger, malgré l'abolition de l'esclavage, malgré le progrès de la population et de la consommation, n'avait accompli que de lents progrès. Elle était, en 1831, de 507,547 quintaux, était tombée au-dessous de 200,000 quintaux en 1855, et s'était relevée jusqu'à 777,900 quintaux en 1844. Après la réforme de 1846, l'importation du sucre étranger atteint, en 1847, 2,408,981 quintaux, retombe en 1852 à 1,058,961 quintaux; mais pour doubler, puis tripler, et toucher en 1858 à 3,630,915 quintaux, plus de sept fois le chiffre de 1831. 1

Nous empruntons ces chiffres au remarquable ouvrage de M. Henry

Richelot : Histoire de la réforme commerciale en Angleterre,p. 484,485, IIe vol. L'auteur a eu la bonté de nous communiquer les chiffres inédits qui complètent ses tableaux pour les années postérieures à 1851. (V. à l'Appendice ).


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