L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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subsister un droit différentiel de 9 à 11 sh. environ au profit des colonies. L'exclusion contre les sucres esclaves était maintenue. On calculait que le consommateur gagnerait 0,16 c. par livre à ce tarif, et que le trésor y perdrait 52 millions 500,000 fr.1 Cette loi prit la date du 7 mars 1845. Dès le trimestre suivant, la consommation avait augmenté presque du double; cette augmentation fut plutôt due d'ailleurs aux progrès du bien-être qu'à la baisse ou à l'introduction du sucre étranger; car il en entra fort peu, les prix se maintinrent et le bénéfice du dégrèvement profita tout entier aux producteurs coloniaux2. Aussi les partisans du libre échange peuventils soutenir avec quelque raison qu'on pouvait tenter une plus forte réduction. De leur côté, les représentants des colonies se plaignaient justement de changements continuels de tarifs et commençaient à poser la question dans ses véritables termes : ou monopole absolu, ou liberté absolue; protégez nos produits ou affranchissez-nous de l'obligation de recevoir les vôtres. Revenu aux affaires, le ministère whig proposa, le 20 juillet 1846

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, par l'organe de lord John Russell, un

nouveau tarif dont voici les bases : Maintien du droit de 14 sh. sur les sucres anglais; Abaissement graduel du droit sur les sucres étrangers; Égalité complète de droits à partir du 5 juillet 1851; Nulle distinction entre le sucre libre et le sucre esclave. * Rev. col., 1845, V, p. 185; VI, p. 125. 2

lbid., 1846, VIII, p. 294.

» Ibid., IX, p. 280.

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