L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

pas que votre intention, en admettant les produits de cette origine, est d'anéantir la traite et l'esclavage ; personne dans le monde ne vous croira. « On prétend que la conduite des nations étrangères ne nous regarde pas, que nous ne devons pas nous ériger en réformateurs de l'humanité Je repousse au nom de la nation cette doctrine égoïste. Nous avons acquis chèrement le droit de parler aux autres peuples de la terre avec une imposante autorité dans cette question ; ne descendons pas de la haute position que nous avons su prendre, en nous offrant pour exemples aux nations. » L'amendement de lord Sandon contre le projet ministériel fut voté le 18 mai 1841, par 51 7 voix contre 281, et le droit sur le sucre étranger ne fut pas abaissé. Les mêmes efforts furent renouvelés l'année suivante au dedans et au dehors du Parlement. Dans le sein d'une nouvelle convention générale des abolitionnistes1 qui tint à Londres douze séances, les uns (M. Cobden était du nombre) répétèrent qu'en diminuant les droits on diminuerait les prix, que la consommation augmenterait, et, par suite, la production. D'autres soutinrent que l'admission des sucres étrangers achèverait de ruiner les colonies anglaises et d'encourager le travail servile à Cuba et au Brésil. Ces derniers arguments prévalurent encore dans le Parlement à la suite de deux vastes enquêtes ordonnées par la Chambre des communes et la Chambre des lords 2. » REV. col.,

1843, p. 14.

2 Précis publié par le ministère de la Marine, t. III.


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