COLONIES ANGLAISES.
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ses relations avec les Etats à esclaves, conservât sur eux l'influence de sa politique. D'autres orateurs demandèrent qu'on abaissât les droits sur le sucre produit par le travail libre, soit étranger, soit colonial, mais qu'on continuât à exclure le sucre produit par le travail servile. Les abolitionnistes étaient ainsi, sur une même question, divisés en trois opinions. Les mêmes dissensions se manifestèrent, quand la question fut portée à la Chambre des communes. Lord John Russell, lord Palmerston, M. Labouchère, M. Hume, M. Macaulay soutinrent le projet du chancelier de l'Echiquier, M. Baring. Lord John Bussell fit un habile parallèle entre la situation des affranchis, devenus au nombre de 5,800 petits propriétaires à la Jamaïque, paisibles et heureux à la Barbade, laborieux, moraux à Antigoa, allant aux églises et aux écoles à la Guyane, érigeant à leurs frais des chapelles et subvenant aux besoins de leurs malades à la Trinité, et la triste existence des ouvriers des villes manufacturières de l'Angleterre, exposés à la famine ou à la mendicité. « Nous avons fait, dit-il, tout ce que notre générosité nous permettait de faire pour les habitants de ces régions lointaines. Je ne crois pas que nous soyons autorisés à faire de leurs intérêts l'objet de notre attention exclusive, lorsque dans ce pays le peuple souffre et manque des nécessités les plus impérieuses de la vie. » M. Labouchère montra la consommation haussant ou baissant selon la baisse ou la hausse des prix.