L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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Est-ce la désertion des ateliers qui a fait monter le salaire? Est-ce l'argent qui a manqué pour le payer? Est-ce la folie de quelques habitants qui ont accordé des salaires exorbitants pour accaparer les ouvriers? Est-ce la mauvaise volonté de quelques autres habitants qui a éloigné les affranchis, notamment en exigeant des loyers élevés pour les cases et jardins, dont ils avaient la possession paisible, ou en payant irrégulièrement les journées? Accordons que toutes ces causes ont agi à la fois ; il n'est pas douteux que sous leur désastreuse influence, faute de bras, faute d'argent, le prix de rerient augmenta d'abord sensiblement, et un assez grand nombre de propriétaires fut réduit à ne plus cultiver. Mais, en tous cas, cette hausse excessive ne dura pas longtemps, et, après quelques années, le prix de revient s'était successivement abaissé, notamment dans les colonies où l'immigration de travailleurs nouveaux vint faire concurrence aux anciens travailleurs. En compensation, (et ce fut là sans doute la cause majeure de la détresse des colonies anglaises), \eprix de vente très-élevé également pendant les premières années, nous l'avons vu, puisqu'il monta, en 1840, à 185 fr. 60 c. le quintal métrique, prix qui n'avait pas été atteint depuis 1815, le prix de vente s'abaissa, malgré les progrès de la consommation, à mesure que l'introduction des sucres étrangers vint faire concurrence sur le marché de la métropole aux sucres coloniaux; les hauts prix attirèrenl écrivent les planteurs au Parlement. Telle était la situation sous le régime de l'esclavage, du monopole et des primes, (Rev. col., 1847, XII, p. 231; XIII, p. 317.)


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