L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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douteuse, il s'ensuit, disent tous les rapports, que les relations entre les deux sexes ont le caractère le plus marqué de la dégradation, que le concubinage se pratique plus fréquemment et plus ouvertement, et que les passions qui en sont la conséquence conduisent à des querelles funestes et à des effusions de sang l. On espérait à Maurice que le nombre des femmes arriverait à 50 pour 100 en 1860; mais, en 1851, il y avait encore 7 hommes pour

2 femmes. Dans les autres colonies, les vices, les crimes, ont de même abordé avec les immigrants. Somme ioute, voici quel est le résultat de l'expérience anglaise quant à l'immigration : L'immigration en famille serait seule morale et seule efficace, mais, en famille, l'homme ne veut pas quitter sa patrie; sans famille, il ne se fixe pas au lieu d'immigration. En famille, l'immigration est coûteuse; sans famille, elle est toujours à recommencer. C'est un expédient utile à la production, nuisible à la civilisation. II restera aux colonies, après un demi-siècle d'immigration, un surcroît de population, et ce sera un grand bien; mais cette population sera chétive, mêlée, vicieuse, si l'on

n'arrive

pas à

recruter

ou à former

des fa-

milles. Or, de tous les immigrants, quel est le meilleur? celui qui se fixe le plus volontiers, celui qui travaille le mieux, se civilise le plus vite et fonde le plus aisément une famille, c'est l'Africain ; l'Indien le remplace, il ne le vaut 1

Rev. col., 1858, XIX, p. 165.


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