COLONIES ANGLAISES.
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Les colons demandaient que l'immigration par voie de rachat fût autorisée. Les abolitionnistes soutenaient toujours, les uns, que cette opération était un retour à la traite; les autres, qu'elle était le meilleur moyen de la décourager
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Le gouvernement résistait et il avait
raison, car il forçait ainsi les colonies à chercher ailleurs la diminution du prix de revient, à multiplier les machines et à se donner de la peine pour retenir aux champs les affranchis en les traitant mieux, sans achever de les écarter du travail pour une concurrence écrasante. On se montra plus large au moment où les colonies, exposées à la concurrence étrangère par l'abaissement des tarifs, eurent besoin de plus de faveurs. Mais, sauf à Maurice, l'immigration ne prit pas de vastes proportions. Le nombre total des immigrants introduits dans les colonies anglaisés des Indes occidentales et à Maurice, depuis l'abolition de l'esclavage jusqu'à la fin de 1849, est de 1 79,225
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et dans ce nombre Maurice figure pour
106,638; il ne reste donc pour les autres colonies que 72,585, ainsi répartis : La Guyane
39,043
La Jamaïque
1 vier
14,519
Dans un excellent travail sur l'immigration africaine (Rev. col., jan-
ier 1858), M Delarbre affirme que sir Robert Peel était de cet avis. Quand
on relit le discours prononcé par cet illustre prateur le 27 juillet 1846, ou voit qu'il parle seulement des travailleurs libres, et qu'il déclare n' avoir pas une grande confiance dans
l' introduction
du libre travail. Ibid., 1840,
0,361. - Rapp. de la Commission de l'émigration, mars 1850. Rev. col., 1850, V, p. 220.