L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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La commission n'admettait pas plus que lord Stanley qu'on pût racheter les émigrants, opération qui ressemblait trop à la traite pour ne pas conduire aux mêmes abus. Des habitants de la Guyane avaient, en 1842, voulu faire acheter à la Côte d'Or des esclaves qui avaient été immédiatement émancipés et conduits à Demerary comme ouvriers libres. Le gouverneur communiqua ce plan «à lord Stanley, et celui-ci consulta les conseils judiciaires de la couronne ; voici leur réponse, qui est curieuse 1 : « L'achat d'esclaves à la Côte d'Or, même dans le but de les émanciper immédiatement et de les transporter de leur plein consentement à la Guyane, serait illégal; les parties engagées dans celle transaction seraient coupables d'avoir enfreint

le 5e

statut

de George IV,

ch. CXIII, et passibles des peines qui y sont portées. « Les acheteurs d'esclaves sont déclares coupables par l'art

10 de ce statut et condamnés à quatorze années de

déportation. « Nous sommes d'avis que les termes de ce statut comprennent clairement le cas d'achat d'esclaves, même dans le but de leur émancipation. 11 est probable qu'on a voulu en même temps décourager le commerce des esclaves et favoriser la civilisation de l'Afrique; niais il est évident que si l'achat d'esclaves est un mal, en ce sens qu'il engage ceux qui les vendent à s'en procurer pour qu'on les leur achète, le préjudice; est le même que les esclaves rachetés reçoivent ou non la liberté. »

1

liev col., 1843, p. 151


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