L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

ici que commence dans la métropole, au sein de l'opinion et des pouvoirs publics, une lutte animée entre les besoins pratiques des colonies, les scrupules honorables des abolitionnistes et l'esprit politique du gouvernement. Lord Stanley avait demandé la nomination d'une seconde commission pour examiner l'état des établissements anglais sur la côte d'Afrique et la possibilité d'une émigration de travailleurs partant de cette côte pour les colonies des Indes occidentales: cette commission demanda 1 que ces établissements, au lieu d'être administrés par les marchands anglais, fussent replacés sous le gouvernement de la couronne. Ces marchands, en effe!. s'ils ne faisaient pas la traite, au moins la facilitaient en vendant aux négriers les cargaisons que ceux-ci allaient ensuite échanger contre des esclaves. La commission ne doutait pas de l'immense avantage que le séjour aux Antilles assurerait aux Africains; civilisés, christianisés, ils reporteraient à leur pays ce bienfait de lumières nouvelles, s'ils se rapatriaient; s'ils demeuraient aux colonies, ils feraient baisser par leur concurrence le prix du travail; immense résultat, car le jour où le travail libre serait moins cher que le travail servile, celui-ci serait frappé à mort. Seulement la commission ne croyait ce recrutement possible que parmi les Africains libres; on estimait qu'il

y

en avait 40 ou 50,000 à Sierra-Leone,

quelques centaines à la Gambie et dans les autres établissements anglais de la Côte d'Or, quelques milliers parmi des peuplades sans esclaves, comme les hommes de la côte de Krou. 1

Rapp. de M. Lechevallier. II, 955.


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