L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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miers rangs de la société civile et y tenir aussi bien sa place que tout Européen d'origine. » Si l'on consulte les rapports sur l'éducation, la religion, la criminalité, dans les diverses colonies, on constate partout le progrès de la famille par le mariage et par la propriété, le zèle à fréquenter et même à fonder des églises et des écoles, la tranquillité parfaite dont jouissent dès le premier jour les personnes et les biens. Sans doute ces sentiments et ces efforts ne sont pas universels; sur un grand nombre d'êtres dépravés à la fois par leur nature et par l'esclavage, la paresse a repris ses droits, la débauche et l'ivrognerie n'ont pas perdu les leurs. « Il faut beaucoup d'indulgence, a écrit très-sagement un colon1, pour ceux qui ont éprouvé dans leur vie et la pesanteur des chaînes de l'esclavage et les joies sans bornes de la liberté; leurs souvenirs ne sont pas assez effacés, leurs sentiments pas assez changés pour qu'ils ne continuent pas à rechercher les jouissances de la paresse après une longue journée de travail; mais ce sera la faute des colons seuls, si on laisse les enfants de ces hommes croître pour devenir, comme cela a eu lieu déjà pour un trop grand, nombre, un reproche et un danger pour le pays. » Mais, en dernière analyse, quatre ans, dix ans, vingt ans après l'abolition de l'esclavage, on a le droit de répéter : La liberté n'a pas mené 800,000 hommes à la barbarie. Leur amélioration morale, religieuse et intellectuelle 1

Rev. col., 1854, 12, p. 226.


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