L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES ANGLAISES.

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Antigoa, la production dépassa de suite celle des années du travail servile. En général, les progrès de la civilisation furent en raison directe de l'instruction religieuse. Ce que les missionnaires baptistes, moraves, wesleyens, anglicans, déployèrent de zèle pour mener les noirs à la liberté, puis à la vertu, est admirable. Aussi là où la religion ne fut pas encouragée, à Maurice, où le gouvernement anglais n'entreten ait que huit, puis dix prêtres pour 80,000 âmes, parce que la population était catholique, on vit la morale et la piété fleurir parmi les affranchis évangélisés par des prêtres héroïques comme le fondateur de la mission, M. Laval, mais en dehors de celte action salutaire, la plupart des noirs voués par l'ignorance à tous les vices et surtout à l'ivrognerie1. Lorsqu'en 1846, le gouvernement anglais présenta aux chambres un résumé des rapports de tous les gouverneurs2, ce fut un tableau uniforme des excellents effets de la liberté sur la conduite des affranchis à la Jamaïque3, à Sainte-Lucie, à Montserrat, aux îles Vierges, à Nevis, à Saint-Christophe. La première part dans ces résultats était due à ces gouverneurs et au gouvernement lui-même. J'aime à citer de belles paroles de lord Grey. A peine arrivé au pouvoir, il chargeait le comité de l'instruction publique dans les colonies d'examiner la question de l'éducation morale et 1

Annales de la propagation de la foi, lettre de mars 1845. Rev. col., 1846, X, p. 425. 3 V. spécialement, pour la Jamaïque en 1845 et 1846, les rapports de lord Elgin, Rev col., 1847, p. 516; et 1847, XII, 251. 2


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