L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

à la Dominique, mais seulement dans une partie trèsrestreinte de l'île. Les noirs avaient pris le recensement pour un retour à l'esclavage. Des malfaiteurs, et, dit-on, quelques noirs évadés des colonies françaises, avaient poussé à la révolte. Après trois jours l'ordre fut rétabli et une exécution capitale servit d'exemple 1. Dès 1844, une partie des affranchis était revenue aux habitations, et les documents de cette année 2 nous apprennent qu'à la Jamaïque, la proportion des terres en culture était à peu près la même qu'au temps de l'esclavage , que la journée (neuf heures) était redescendue à 1 sh. 6 deniers au maximum. Un discours du secrétaire du gouvernement à la Guyane, contient cette parole : « Dans aucune autre partie du monde la condition des ouvriers n'est meilleure, les salaires ne sont plus élevés (1 fr. 25 à 2 fr. 05), et les vivres ne sont à meilleur marché que dans la Guyane anglaise. » Dans les autres colonies, telles que Sainte-Lucie, la Barbade, la Trinité, Saint-Vincent, Antigoa, en 1844, comme avant cette époque, des résultats non moins satisfaisants sont signalés. A la Trinité, notamment, les planteurs n'ont pas perdu leur temps à de vaines récriminations, ils n'ont pas fait de coalition pour réduire les salaires ou augmenter le loyer des cases et jardins; ils ont créé de suite la concurrence par l'immigration, et les salaires de 2 fr. 60 et même 5 fr. 20, en temps de récolte, tombèrent vite à 2 fr. 50 et 5 fr. 10. On sait qu'à

1 Rev, col , 1844, III, p. 420, 552. * Ibid., 1845, VII, p. 80, 90.


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