L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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ou bien le nombre de travailleurs a diminué, et dans ce cas, moins de bras ayant suffi à plus de produits, c'est la meilleure preuve de la supériorité du travail libre sur le travail esclave. Il faut en conclure que le travail libre est plus productif que le travail esclave, et que la meilleure gestion des habitations, le perfectionnement des procédés, ont amené des progrès sous l'aiguillon de la nécessité. Or on sait que la diminution des bras était l'un des progrès les plus urgents à réaliser. « On est surpris, écrivait en 1847 un observateur déjà cité, de voir des centaines d'esclaves, des troupeaux de mulets et de bœufs qui cultivent quelquefois moins de 50 hectares... et font valoir un domaine que cultiveraient en France quelques valets de ferme et une demi-douzaine de chevaux. » Qu'on ne se plaigne donc pas de la diminution. des bras, sans se souvenir qu'autrefois ils étaient en excès : avec moins, on produit plus. Mais il faut convenir, en même temps, que d'importantes cultures ont été abandonnées; on a continué à négliger le café, peut-être parce qu'on avait trop épuisé la terre, mais la canne, à qui on a tant sacrifié, a été, sur plus d'un point, délaissée, je ne le nie pas 1. Remarquons-le de suite, cela tient à trois causes et non Pas à une seule. 1° Ce ne sont pas seulement les noirs qui ont fui les habitations, ce sont les blancs. Le travail a été moins de' Voici tes chiffres de 1856, la dernière année dont les résultats soient connus officiellement, comparés à ceux de 1846. Ces chiffres sont extraits des Notices sur les colonies, par M. Roy, et des Tableaux de population,


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