L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

La sagesse et la fermeté des gouverneurs, l'influence de la religion sur les noirs, la résignation intelligente des maîtres

assurèrent au contraire un merveilleux

succès. « Toutes les fois que les propriétaires désirent que la chose aille bien, elle va bien, » écrivait le gouverneur de la Jamaïque, le 19 septembre 1835. C'est à ce gouverneur, le marquis de Sligo, à son prédécesseur lord Mulgrave, à son successeur sir Lionel Smith, querevient l'honneur d'avoir dirigé une œuvre si difficile dans cette belle colonie, qui représente à elle seule la moitié des revenus des colonies britanniques et contenait près de moitié des esclaves possédés par des mains anglaises ; 55,000 blancs s'y trouvaient en face de 322,421 esclaves sur un territoire de 750 lieues carrées. A Antigoa et dans ses dépendances, Montserrat, la Barbade, Saint-Christophe, Nevis, Anguille, les îles Vierges, la Dominique, leclergéetles missionnaires, consultés par le gouverneur, sir Evan Murray Mac Gregor, déclarèrent que l'enseignement moral et religieux des esclaves était assez avancé pour leur mériter une libération immédiate, qui fut prononcée le 4 juin 1833 par le conseil de l'assemblée 1. A la Guyane, malgré l'étendue du territoire et le voisinage de plus de 10,000 libres réfugiés dans l'intérieur, l'ordre régna, le travail se maintint; la production augmenta, les écoles se multiplièrent, quelques troubles furent réprimés sans verser le sang, grâce au zèle, à la

1 Précis IV, 3e partie, p. 258.


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