L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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sans délai, des engagements de travail ont été contractés par ses soins. Les noirs étaient plus religieux. Les colons, plus nombreux, se sont montrés plus actifs, plus résolus; ils ont plus compté sur eux-mêmes. On a réduit le nombre des sucreries, mais on y a multiplié le nombre des machines. Sur 1 18 usines, 113 sont mues par des appareils à vapeur (1856). On a fait venir des travailleurs, acheté du guano; avec 1 16 sucreries, on exploite plus de 40,000 hectares. La Martinique avec 544 sucreries n'exploite pas 20,000 hectares, elle ne reçoit que pour 40,000 fr. de machines 1850), pendant que la Réuuion en recevait pour 550,000 francs. Mais pourtant cette colonie s'est relevée. Un gouverneur énergique, M. l'amiral de Gucydon, a donné à la réorganisation du travail les soins les plus intelligents. La Martinique a dépassé la Guadeloupe à qui elle demeurait inférieure. Celle-ci a pourtant plus d'ouvriers, plus de terres, de meilleures conditions. En résumé, l'activité des blancs a pu, à la Réunion, et pouvait partout réparer les suites de la liberté des noirs. La supériorité des usines est la cause de la prospérité de cette île, bien plus que la facilité de la maind' œuvre. Il suffit qu'une terre, sans condition exceptionnelle prospère avec des travailleurs libres, pour qu'on soit sans excuse ailleurs, en les retenant eu servitude. On ne m'accusera pas d'avoir oublié les intérêts maté ri

els, au risque d'étonner, de fatiguer ceux qui ne ver-

raient pas assez clairement le lien étroit qui unit la question de la richesse et celle du progrès moral. On pourrait

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