L' Abolition de l'esclavage, tome 1

Page 87

COLONIES FRANÇAISES 45 4° Que d'autres ordonnances régleraient le pécule et le rachat forcé; 5° Qu'un service d'inspection des mesures prises serait créé aux frais de l'Etat; 6° Que compte annuel serait rendu aux Chambres de l'exécution de la loi. A l'heure présente, ces conclusions semblent bien timides, elles se réduisent à dire à l'Etat : «Vous nous demanderez de l'argent pour faire ce que vous pourrez, vous chargerez des, inspecteurs de surveiller ce que vous aurez fait, et, quand ils vous en auront rendu compte, vous nous en rendrez compte à nous-mêmes. » La dissolution de la Chambre de 1837 mit à néant la proposition de M. Passy. Mais,

reproduite exactement

dans les mêmes termes, par M. de Tracy, le 7 juin 1859, discutée le 12 juin l, le lendemain même des ordonnances sur le recensement des esclaves, et soutenue cette fois au nom du gouvernement par M. Passy lui-même, ministre des finances, la proposition fut encore prise en considération à une immense majorité, et renvoyée à une commission qui choisit pour rapporteur M. de Tocqueville. Avec ce mélange de sagacité et de profondeur qui empreint tous ses écrits, M. de Tocqueville démontra fort bien pourquoi la commission préférait le système de l'abolition générale et simultanée à celui de l'abolition graduelle; l'une, faisant intervenir la loi, l'indemnité, l'administration, transforme à la fois, sous une impul-

1

Moniteur de 1839, p. 896, 950.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.