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(ι AU
ABOLITION
FORT-DE-FRANCE,
LE
19
DE L'ESCLAVAGE.
BRUMAIRE
AN
1!
DE
LA
RÉPUBLIQUE
FRANÇAISE.
« Le capitaine général de la Martinique et Sainte-Lucie, « Au commissaire du gouvernement près le tribunal d'appel séant au Fort-de-France. « Le gouvernement français a reconnu, citoyen commissaire,
([iu-
les systèmes philosophiques sur la nécessité d'étendre el de généraliser l'instruction, convenables sans doute à l'éducation d'un peuple libre, sont incompatibles avec l'existence de nos colonies, qui repose
sur
l'esclavage et la distinction des couleurs. En conservant à la Martinique le régime et les lois de 1789, il a implicitement proscrit tout ce qui tend à renverser l'ancienne organisation coloni ale, soit par la force physique, soit par l'opinion. Or une expérience déplorable a prouvé que l'abus des lumières est souvent le principe des révolutions, el que l'ignorance est un lien nécessaire pour des hommes enchaînés par
In
violence ou flétris par les préjugés. « Ce serait donc une imprudence bien dangereuse de tolérer plus longtemps dans la colonie des écoles pour les nègres et pour le> gens de couleur. Qu'iraient-ils apprendre dans ces établissements? Ils n'y puiseront pas les connaissances supérieures qui font.de l'homme éclairé le premier esclave de la loi; cl leur intelligence, enorgueillie d'une instruction imparfaite et grossière, leur représentera sans cesse le régime colonial comme le code de la tyrannie et de l'oppression. répandues par des hommes pervers
ou
trompés, ont sufti pour détruire nos établissements les plus florissa
(( Ces idées,
nts,
longtemps
et la sagesse d'un gouvernement réparateur, qui veille sur
la
prospé-
rité de la Martinique, ne doit pas y laisser subsister le foyer d'une lumière trompeuse, qui rallumerait
tôt
ou tard l'incendie d'un" révo-
lution. « J'ai donc jugé nécessaire, et je
vous
ordonna expressément, ci-
toyen commissaire, de faire fermer toutes les écoles publiques ou sont