L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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XXXIV

INTRODUCTION.

m'inspire. Mon travail m'eût donc semblé incomplet, et surtout ingrat, si je ne l'avais pas terminé par un chapitre sur le christianisme et l'esclavage, chapitre destiné à démontrer, à la suite et à l'aide de tant de savants écrits, non pas que le christianisme a détruit l'esclavage à lui seul, mais qu'on ne l'aurait pas aboli, qu'on ne l'abolira pas sans lui. Que ceux qui parlent, que ceux qui écrivent, n'oublient jamais que l'abolition de l'esclavage au dixneuvième siècle fut et sera l'œuvre de l'Evangile, de la tribune et de la presse. La puissance du mal en ce mondé est formidable. Les siècles passent après les siècles sur la Chine ou sur l'Inde sans ébranler son empire. Mais, grâce au christianisme, la conscience sait entendre ; grâce à la liberté, la conscience peut parler. Sous le règne de cette alliance sainte, le mal n'est pas aisément surmonté, mais il est inquiété sans relâche, il lui est interdit de se faire dans l'ensemble d'une société régulière un domaine paisible. En 1775, dix ans après l'odieux traité de 1765. qui assurait à l'Angleterre le monopole de la traite, un généreux chrétien, William Wilberforce1, alors sur les bancs de l'école de Poklington, écrit pour la première fois contre cet infâme trafic, dont le nom même 1

The life of W. Wilberforce, by his sons Robert and Samuel !

London, Murray, 1858.


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