L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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INTRODUCTION.

XXXI

la croix sur ces rivages redoutés. L'Europe commence à payer sa dette. On finit par où l'on aurait dû commencer; au lieu d'exploiter l'Afrique, on songe à l'explorer et à la civiliser. Peut-être le siècle suivant, plus heureux que le nôtre et succédant à ses travaux , verra-t-il se rétablir entre l'Afrique, mieux connue, et les climats analogues, ces migrations régulières et libres d'habitants et de produits qui peuplent le monde et mêlent les hommes, dociles aux lois de la Providence, dont leurs fautes peuvent suspendre mais non point arrêter à jamais l'inévitable cours. Deux de ces lois augustes se dégagent au-dessus de ces faits compliqués et lointains; la grande loi de la solidarité entre les hommes, la grande loi de l'accord fondamental des intérêts avec les devoirs. L'exemple mémorable donné par l'Angleterre et par la France honore l'humanité tout entière, l'obstination de l'Amérique et de l'Espagne la déshonore: c'est la solidarité morale. L'esclavage de ces nations menace, par une concurrence inégale, la prospérité de nos colonies ; il éternise la traite, il entrave les émigrations régulières, il expose l'Europe, par le contre-coup des crises qu'il excite, à d'effroyables malheurs; il perpétue l'abaissement de l'Afrique; rien n'est fait quand tout n'est pas fait : c'est la solidarité matérielle. On s'est écrié un jour : plutôt qu'un principe ! »

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Périssent les colonies


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