L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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cherchons souvent la cause des souffrances ou de la faiblesse comparative de quelques-unes de nos industries : elle est pour beaucoup dans l'éternelle inconstance de nos doctrines sur la protection qui leur est due. » « L'incertitude dans la direction commerciale et industrielle du pays est cent fois pire qu'un mauvais système, parce que rien ne s'oppose plus à tout esprit d'entreprise ou de progrès, à tous les efforts généreux et utiles. » Il viendra un moment où, fatigué de cette longue incertitude, de ces barrières qui n'arrêtent rien et de ces faveurs qui ne développent rien, tous les intérêts seront à peu près d'accord pour demander à la liberté de produire la formule que toutes les combinaisons financières n' ont pas su trouver 1. Mais il est un enseignement plus directement applicable au sujet qui nous occupe. Entre les deux terres qui produisent le sucre, de quel ôt c é la nature a-t-elle mis l'avantage? Evidemment du coté des colonies; le sol est plus fécon d, le soleil plus chaud, les saisons plus régulières, la canne deux fois plus riche, plus facile à traiter que la betterave. Qu'est-ce qui a donc manqué aux colonies? Ce n'est pas le temps, car pendant deux siècles elles nt o eu le monopole. Ce n'est pas la faveur, car avant la première Révolution les colonies ne payaient que 5 francs par 100 kilog.2. Après la première abolition, elles ne .

Ce

' st ce que demandait M. Passy dès 1832, (rapp. de M. Béhic, 1830,

p. 9), et M. Humann dès 1826. (Moniteur, p. 298.) * Lettres patentes de 1777.

r.

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