L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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une détaxe de 7 francs sur les sucres coloniaux. Continuée par la loi du 28 juin 1856, mais réduite successivement à 5 francs, cette détaxe devait prendre fin le 30 juin 1861; la loi du 25 mai 1860 L'a prolongée jusqu'au 50 juin 1866. Reprenant résolûment la pensée de 1851, en présence d'une consommation qui s'est élevée à 200 millions de kilog. en 1848, à 185 en 1849, et a versé au Trésor 99 millions nets en 1858,94 millions en 1859 l, cette loi risque une diminution brusque des quatre neuvièmes (de 49 à 25 fr.) qui coûtera près de 50 millions au Trésor la première année, comptant avec confiance que la consommation encouragée par la baisse des prix, descendra jusqu'aux classes ouvrières, et rendra au Trésor ce qu'il va hasarder. Confiance raisonnable, puisqu'on Angleterre la consommation est de 15 kilog. 1 2 par tête, en Suisse de 8, en Hollande de 7, en France de 5 kilog. seulement. En même temps, les colonies seront dégrevées d'un impôt presque égal à la moitié de la valeur du produit, et continueront à être protégées contre le sucre indigène, comme celui-ci l'était jadis contre elles. Le sucre indigène, poursuivant ses progrès après avoir bravé les droits, bravera, comme l'annonçait M. Dumas dans la discussion de 1851, sucre étranger qui sera plus librement introduit2. La marine, encore protégée, profitera d'un double élément

1 Rapport de M. Ancel. 2 La loi de 1860 maintenait sur les sucres étrangers une surtaxe de 5 fr. par 100 kil. Elle est abolie par le décret du 16 janvier 1801, favorable aus ports, niais nuisible aux colonies.


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