L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

augmenter la consommation par un large dégrèvement, de 45 fr. à 25 fr., mais opéré progressivement et par périodes, de manière à populariser l'usage d'un produit si salutaire, en rendant au Trésor ce qu'il abandonnait, laisser la porte un peu plus large à l'introduction des sucres étrangers, dans le même but, et aussi pour dédommager la marine de la diminution des transports coloniaux, telle était l'économie du projet dont un ministre distingué, M. Buffet, eut l'initiative, et dont M. le comte Beugnot fut l'intelligent, complet et impartial rapporteur. Quelques esprits allaient plus loin, et MM. Levasseur et Desjobert proposaient de déclarer rompu le pacte colonial, et de laisser aux colonies complète liberté intérieure et extérieure, en ne gardant que la souveraineté nationale et le lien politique, proposition hardie, logique, mais prématurée, on le pensa du moins, dans un moment où la métropole et les colonies n'étaient guère en état de supporter, après tant de secousses, l'expérience de théories économiques nouvelles. La loi sur les sucres, remaniée, longuement discutée, enfin votée le 13 juin 1851, après trois délibérations, par 450 voix contre 228, parut au Moniteur le 2G juin. Mais elle ne devait avoir effet qu'à partir du 1er janvier 1 Avant cette époque, l'Assemblée n'existait plus, et dès le 27 mars 1852 un décret1 revenait au vieux droit de 45 francs fixé en 1846 pour les sucres français, 57 francs pour les sucres étrangers, accordant pour quatre années 1

Moniteur du 29 mars, p. 809.


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