L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

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pait pas 20,000 hectares avant 1840, s'étend sur près de 30,000 en 1847, et emploie plus de trois cents fabriques. En résumé, en 1847 1, la betterave a vaincu la canne, la production qui peut indéfiniment s'étendre, celle à laquelle ne peuvent manquer ni les bras ni le sol, dans une société régulière, à portée du marché, de la science, du crédit, menace de plus en plus la production qui est limitée à la fois par les bornes du territoire, l'insuffisance de la main-d'œuvre, les défauts d'une société exposée à une inévitable transformation 2. Aussi l'état du commerce et de la propriété, aux colonies, était chaque année représenté aux pouvoirs publics de la métropole comme en déclin, et en péril de mort. Pour se faire une idée de l'état de la propriété coloniale avant 1848, qu'on lise les rapports de M. Rossi, à la Chambre des pairs, et de M. Dalloz, à la Chambre des députés, sur le projet de loi relatif aux hypothèques et à l'expropriation forcée dans les Antilles,et la discussion de la Chambre des pairs 3. Tous les témoignages s'accordaient à confirmer l'évaluation donnée par un document officiel4 qui portait au quart ou au tiers de la valeur territoriale le montant de la dette hypothécaire députés que l'établissement d'un droit aurait pour effet de détruire l'industrie indigène, qu'il fermerait toutes ses fabriques, et les transporterait l'étranger. (Rapp. de M. Dumon.) 1 Rapport de M. Dumon, 1848. 2 Exposé des motifs de M. Guizot à la chambre des Pairs, 19 mai 1847. 3

Moniteur de 1848, p. 106, 459, 471, 479, 481, 490.

4

Rapport de M. Lavollée, inspecteur des finances.


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