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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.
de 7 fr. 50 c., à raison de la distance pour ceux de Bourbon, de 65 à 85 fr. pour les sucres
étrangers autres
que blancs, selon la provenance et le pavillon, de 80 à 105 fr. pour les mêmes sucres blancs. Au lendemain de celte loi, on vit se fermer des usines qui s'étaient réouvertes ou avaient exagéré leur production en vue d'une indemnité, mais l'augmentation graduelle des droits
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n'arrêta pas les progrès du sucre in-
digène. Résumons par quelques traits l'état où on en était arrivé en 1847, à la veille de l'émancipation. Les deux sucres payaient des droits égaux. Le sucre colonial, protégé un peu, puis beaucoup, puis trop, avait vu celle faveur lui susciter un dangereux rival.
Ce
rival
inaperçu, dédaigné, puis redouté, taxé de plus en plus, menacé d'une interdiction totale, avait conquis l'égalité devant le fisc. Mais c'était entre les deux concurrents la seule égalité. La même force d'impulsion ne réglait pas leur marche; l'un faisait des pas rapides, l'autre se
remuait
à peine. SUCRES CONSOMMÉS OU
Sucre étranger.
1827-1836... 1857-1846. . .
15,985 q. m. 80,829 »
RAFFINÉS EN FRANCE :
Sucre colonial. Sucre indigène.
708,651 775,079
130,500 566,763
Chiffre total.
853,134 q. m. 1,220,668
Tableau décennal des Douanes, 1858, p. 67.
dessous payent le droit, ceux qui sont au-dessus payent davantage. Le décret du 15 juin 1851, appliqué seulement à la fin de 1852, substitua au système des types la taxation d'après la richesse saccharine et le rendement. 1
Tandis que la perception de l'impôt sur le sucre exotique s'opérait sans