L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

L'hisloire de ce rival est une autre leçon d'économie politique extrêmement curieuse. Il doit en partie sa naissance au blocus continental, ses progrès aux excès de la protection obtenue par les colonies, son triomphe à leur imprévoyance, «Le sucre indigène est une création de l'impôt, » a dit M. Rossi 1. Au moment du blocus, nos colonies étant perdues ou ruinées et privées de vendre à la métropole, aux amis, aux ennemis, aux neutres, le malheur, comme toujours, fut inventif, et l'obstacle servit au progrès. C'est alors qu'on s'occupa d'extraire le sucre de la betterave; mais, malgré les circulaires ministérielles, les instructions de M. Parmentier et les encouragements amplement tempérés par les licences d'importation, ce sucre resta longtemps un essai de laboratoire plutôt qu'un produit de fabrique. Les procédés étaient imparfaits, le prix de revient trop élevé. Pendant que les savants continuaient sur le sucre indigène leurs expériences, le sucre colonial subissait les tâtonnements des financiers. Depuis la loi du 15 mai 1 791 jusques et y compris le décret du 1er novembre 1810, on compte dix-huit lois ou décrets qui remanient ou plutôt qui tourmentent le

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des sucres, portant le droit sur les sucres coloniaux d

zéro à 30, 45, 90 francs sur 100 kilog., et le droit sur les sucres étrangers de 36 fr. 22 c. à 7 fr. 34 c, à 30, 75, 100, 200 et 400 francs 2 1

Rapport à la Chambre des pairs, 20 juin 1845.

* Question du tarif des sucres, Conseil général du commerce, de 1850.

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