L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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et ce résultat semblait inévitable. Nos colonies françaises en ont été cependant remarquablement affranchies. Or, (somme le disait très-bien M. Mestro en 1848, le travail des noirs c'est surtout une question de rémunération, et celle-ci n'est elle-même qu'une question de crédit 1. Continuons à mettre de côté la Réunion, où la hausse du salaire a dû suivre les progrès énormes de la production 2. Aux Antilles, on calculait en 1842 qu'un esclave coûtait en moyenne de 0,50 à 0,60 centimes par jour pour la nourriture (soit qu'il reçût l'ordinaire, soit qu'il prît le samedi, on remplacement de l'ordinaire) pour le vêtement, soit pour les secours de maladie et les frais d'entretien des femmes, enfants et vieillards 3, non compris le logement. D'après un autre calcul fait en 1847, après les lois qui améliorèrent le sort des esclaves, ils coûtaient environ 400 francs par tête et par an *. Si l'on regarde ces deux calculs comme extrêmes, on peut s'en tenir à une moyenne de 200 à 250 francs. Or, le salaire moyen des cultivateurs est à la Martini

que de 1 fr. 25; à la Guadeloupe, de 1 franc, non com-

1

Commission de 1848, p. 94. 2 A la Réunion, où l'immigration se fait sans l'intervention financière du

gouvernement, les cessions de contrat d'immigrant, qui se traitaient au début su

r le pied de 300 francs, ont atteint 800 francs et 1,000 francs. Ainsi la

pui

ssance du travail libre se multipliant par lui-même, le planteur s'est . trouvé assez riche pour payer un louage de cinq ans une somme bien supé-

rieure à celle qu'il avait reçue de l'État pour la propriété d'un esclave. (Lepelle

tier Saint -Remy, p. 45.)

3 Comptes joints au rapport de M. de Broglie, p. 258, 259. 4

Ar

ticle de M. Garnier, Revue coloniale, 1847, t. XII, p. 151.


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