L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE,

des délits et crimes en France, et la société coloniale, au lendemain d'une transformation inouïe, qui a mis en liberté les penchants, les vengeances, les cupidités, dort plus tranquille que la population civilisée de la métropole. Les crimes encore commis sont des fautes individuelles; l'esclavage était un crime social : celui-là du moins n'existe plus.

Il est difficile de contester des faits qui se passent dans les rues au grand soleil. On reconnaîtra donc volontiers, je l'espère, que la liberté n'est pas responsable des désordres de 1848 et de 1849, et que depuis cette époque, elle n'a exigé pour le maintien de la tranquillité dans les colonies aucune loi exceptionnelle, aucune force extraordinaire, aucune répression anormale. Oui, répondent les colons, on ne nous a pas massacrés, mais on nous a ruinés. Les noirs ne pillent pas, mais ils ne travaillent pas. Nous n'avons pu nous sauver que par l'indemnité, un large dégrèvement d'impôt sur les sucres, cafés, etc., une immigration coûteuse, et malgré ces mesures notre antique prospérité est à jamais évanouie; des crises continuelles NOUS désolent ; nous manquons de capitaux, d'ouvriers, de crédit. Reprenons chacun de ces points : 1° L'indemnité; 2° La production et le commerce; 5° La question des sucres; 4° Le travail et l'immigration.


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