L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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COLONIES FRANÇAISES.

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En effet, 1846 et 1847 furent signalés par des procès où la partialité des magistrats envers les maîtres fut signalée comme un scandale jusque dans les Chambres. « Je suis honteux de le dire, s'écriait à la séance du 7 mai 1847 M. Jules de Lasteyrie, on ne veut pas réprimer le crime aux colonies. » M. Ternaux-Compans ajoutait : «M. le Ministre passe sa vie à espérer et à regretter. 11 espère toujours qu'on exécutera ses ordres, puis il vient nous dire qu'il regrette qu'on ne les ait pas exécutés. » « On nous assure, disait quelques jours avant M. Dupin, qu'on avisera pour qu'il en soit autrement, si des faits semblables venaient à se reproduire. Est-ce donc qu'aux colonies on ne punit que les récidives? Le rapporteur a déclaré qu'il y a justice incomplète aux colonies. Quand il n'y a pas de justice complète, il n'y a pas de justice. » La Cour de cassation admettait treize pourvois à la fois contre treize, arrêts des Cours coloniales sur des questions d'affranchissement (27 avril 1847). La Chambre des députés refusait le crédit demandé pour augmenter le personnel du ministère public ( 7 mai 1847). M. Guizot, ministre de la marine par intérim, déposait un projet de réforme de la composition des: C ours d'assises aux colonies (21 mai 1847). On comprendra que nous préférions ne pas prendre comme point de comparaison des années où la justice mérita de pareils reproches.

D'un autre côté, 1848 et 1849 furent probablement trop ou trop peu répressives, trop, là où la justice était désorganisée ou intimidée; trop peu, lorsqu'elle eut à


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