L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

fut pas sérieusement affecté, pas plus que par une pro testation du quartier d'Approuague à laquelle avaient adhéré plusieurs fonctionnaires, pas plus que par l'ouverture des clubs et par les manœuvres de mulâtres dan gereux. Si l'ordre ne souffraitpas, il n'en pouvait être de même du travail. On vit un habitant intelligent et résolu 1 émanciper de suite ses esclaves, sans attendre l'expiration du délai de deux mois, et convenir avec eux d'un salaire immédiat. Mais, en général, l'inconstance, le goût de

la

petite propriété, la nouveauté de l'indépendance, l'excitation des réunions républicaines, éloignèrent les nom du travail. Le colonage partiaire fut vainement essayé, les noirs se défiant de tout système qui ne leur assurait pas, jour par jour, le fruit de leur travail. Les jurys cantonaux ne réussirent pas. Une commission nommée par le gouverneur, pour le règlement des tâches, eut plus de succès. Mais en résultat (et il faut en vérité s'étonner que tant de causes réunies n'aient pas causé plus de mal) la récolte de 1848 ne produisit que la moitié de la récolte de 1847. Il est vrai que les prix remontèrent de 17 à 24 fr. les 50 kilogrammes. Le prix du roucou haussa plus encore, et s'éleva de 80 c. à 2 fr. 50 c. le kilogramme; en sorte que les 215,000 kilogrammes produits en 1849 se vendirent plus cher que les 521,000 kilogrammes produits en 1840. Malgré cette hausse des prix, cette baisse énorme des produits en nature, et par suite de la valeur des biens, avait de quoi consterner les

1 M. Roumy.


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