L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

à la facilité qu'eut la colonie de se procurer des bras. Plus de 20,000 Indiens et quelques centaines d'Africains furent introduits dans les premières années, triste recrue pour le bon ordre, les mœurs et même pour la richesse, parce que les coolies conservent leur salaire pour l'emporter dans leur pays au lieu de s'établir comme les noirs, mais supplément précieux pour compenser la désertion des grandes habitations. Comme en 1704, de même en 1848 l'île de la Réunion trouva moyen de traverser mieux que nos autres colonies les mauvais jours, succès inouï, si l'on réfléchit au grand nombre de noirs rapprochés de leur terre natale, au petit nombre des blancs, éloignés de leur pays, et si l'on se rappelle toutes les prédictions sinistres qui, à peine, une année plus tôt, annonçaient la ruine et la violence. Nous aurons la joie de voir ces prophéties démenties en détail sur tous les points.

§ 4. — La Guyane.

A la Guyane, l'émancipation pouvait tout désorganiser Un immense territoire, en partie couvert d'épaisses forêts, offrait aux noirs la tentation d'une fuite facile d'un refuge impénétrable, et, selon leurs goûts, le choix entre une vie vagabonde ou la prise de possession d'un terrain. Des noirs, en grand nombre déjà, ainsi rendus à l'indépendance, les excitaient par leur exemple. A par quelques exceptions, les propriétaires n'étaient pas riches dans cette colonie, toujours languissante, bien qu'elle


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