L' Abolition de l'esclavage, tome 1

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ABOLITION DE L'ESCLAVAGE.

ayant exaspéré les noirs à Saint-Pierre, 5,000 habitant1 se réunirent aussitôt pour veiller au maintien de l'ordre Afin d'aviser à la diminution du travail, le gouver neur prit, en septembre, la résolution d'abroger l'arrêté pris le 6 mars 1859 pour interdire l'immigration ultérieure des Indiens, mais il ne se vit pas forcé de promulguer prématurément l'abolition de l'esclavage, bien qu'il y eût été autorisé par une dépêche du 7 mai ; et, lorsque son successeur arriva (13 octobre), la colonie était en paix, et le travail n'était presque sur aucun point interrompu . Le commissaire général, M. Sarda-Garriga, publia, le 18 octobre, en audience solennelle de la Cour, les décrets d'émancipation. Il eut le bon esprit de fermer les clubs, de s'entourer de conseils éclairés et d'ordonner, par un arrêté prévoyant, que tout esclave devait, avant le 20 décembre, terme des deux mois de délai accordés pa' les décrets, être muni d'un engagement de travail de deux ans dans une sucrerie ou d'un an comme domestique, sous peine d'être considéré et puni comme vagabond. Grâce à ces mesures, suivies d' un arrêté pour crée! un atelier de disciplineà l'entente des habitants et a la conduite de l'ancien gouverneur et des principaux fonctionnaires, la transition fut plus douce qu'on ne l'espérait. La proclamation de la libération définitive des esclaves, le 20 décembre l, fut un jour de fête. Le com1

Arrêté du 25 décembre 1848, maintenu en vigueur par l'arrête du 18 septembre 1852, ainsi qu'un autre arrêté du 24 mai 1849, qui constituait dans chaque commune un syndic spécial pour surveiller et régler intérêts des engagés. * Moniteur du 6 avril 1849.


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